Les livres, c’est comme les rencontres, ça n’arrive pas par hasard. J’ai rencontré l’œuvre de Marguerite Duras il a plus de trente ans, je l’ai quittée, je l’ai retrouvée plus récemment avec un immense bonheur. Il y a dans cette œuvre une voix mystérieuse, lointaine, qui résonne d’une façon très intime et singulière. Son pays est un pays d’eau où "les voix d’encre et de chair s’entremêlent", un pays où l’on navigue entre réel et imaginaire, entre vie et fiction, de l’intime à l’universel.
Dans L’Eden Cinéma, il y a Eden, le paradis, le paradis perdu, il y a Cinéma, tout ce que l’on projette, ce qui est possible, ce que l’on fantasme, le cinéma du paradis, le paradis du cinéma…
Pour Marguerite duras, le Paradis perdu c’est l’enfance, la liberté de l’enfance.
Le regard que les écrivains portent sur les premiers âges de la vie est toujours le fruit d’une "recomposition", "d’une mise en scène ". Nous le savons et c’est ce qui nous intéresse…
Quand on "projette" de mettre en scène un texte, on a peu de certitudes, sinon ce désir-là, « moteur » du travail à venir. C’est en faisant qu’on trouve et c’est ce chemin-là qui est passionnant, celui de l’imprévisible, de l’inattendu. Alors, je vous donne rendez-vous dans ce cinéma abandonné, qui n’existe plus, n’a peut-être jamais existé, mais que j’imagine. Assis dans ce lieu vide, nous écouterons "la Valse de l’Eden", nous attendrons que la mémoire remonte, que les personnages surgissent, passent de l’ombre à la lumière et nous fassent entendre ce chant sauvage et désespéré et pourtant plein de rires et de joie : comme la vie même…
Jeanne Champagne
Avril 2012
« Lorsque je me suis trouvée devant ma mère, devant le problème qui consistait à faire entrer ma mère dans un livre, je m’y suis prise à plusieurs fois et, oui, j’ai cru que j’allais abandonner le livre et, souvent, la littérature même. Et puis, et puis, oui, c’est à cause d’elle que je me suis mis dans la tête de faire de la littérature, qu’il m’aurait été pénible de faire autrement. Je ne pouvais la résoudre qu’ainsi. C’est à partir de la passion que j’ai éprouvée à tenter de résoudre que je me suis rabattue sur la littérature. C’est sans doute là ce que j’ai dit de plus vrai sur le goût que j’ai d’en passer par les romans pour m’éclaircir les idées (…) La difficulté consistait à faire de cette colère de ma mère contre le gouvernement, qui l’avait roulée, les choses, le monde, nous ses enfants, une seule colère qui ne rende qu’un seul son. Et que ce son soit reconnu par tout le monde comme le son que rend l’âme – puisque ce mot existe – quand elle a été frappée dans sa faculté essentielle, celle de l’espoir. La littérature des faits. »
Marguerite Duras
France-observateur, 8 juin 1958
Avec
Sébastien Accart
Fabrice Bénard
Agathe Molière
Sylvain Thirolle
Tania Torrens
Scénographie : Gérard Didier
Lumières : Franck Thévenon
Création sonore : Bernard Valléry
Construction décor : Jipanco
Coproduction
Théâtre Ecoute / Equinoxe - Scène nationale de Châteauroux
Création
8 novembre 2010 (Equinoxe - Scène Nationale de Châteauroux)
Diffusion
Du 20 au 24 mars 2012 au Théâtre 71 à Malakoff (92)
12 et 13 mars 2012 à la MC Bourges (18)
3 et 4 avril 2012 au Nouvel Olympia CDR de Tours (37)
Du 25 janvier au 24 février 2013 au Théâtre de la Tempête - Paris (75)
Conception & réalisation : deidamiapele.com
Compagnie Théâtre Ecoute – Jeanne Champagne
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Compagnie Théâtre Ecoute – Jeanne Champagne
Compagnie Théâtre Ecoute – Jeanne Champagne
Compagnie Théâtre Ecoute – Jeanne Champagne
Conception & réalisation : deidamiapele.com